Loup-Garous - After the Apocalypse
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Une Nuit de cauchemars

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Message par Gabriel Mer 7 Aoû - 17:39

Une Nuit de cauchemars

Allongé, sur le sol rocailleux et frais, d’un simple chemin de montagne. Les yeux
perdus dans la lumière des sept fils d’Oursa major, mon âme s'égare, dans les
méandres de ma longue existence…

Hélios avait enfin libéré le pays de la vague de chaleur, qu’il avait lâché tel un
châtiment divin sur les humains qui se menaient les uns les autres à l’abattoir. Alors
que je traversais les Vosges pour me rendre en Allemagne, j’eu l’impression de
reconnaître les moindres brins d’herbe sur mon passage, comme si ma dernière
visite au sein de la forêt noire ne remontait qu’à une journée et non un millénaire…

Lorsque j’aperçus les abords du massif forestier, de douloureux souvenirs refirent
surface… Lors de mon dernier Pow-wow, les grands-parents eux-mêmes avaient
insulté mon existence… « rônin, transfuge, sans honneur » ces noms d’oiseaux ne
parvinrent à toucher ni mon âme, ni mon esprit. Je me rappelais leurs insultes… leur
mépris… leur incompréhension et leur ignorance… A l’époque, aveuglé par ma
jeunesse je ne voyais que leur rage… mais aujourd’hui en ressassant mes souvenirs
je comprenais le reste. Leur haine ne se dirigeait pas contre moi, mais contre
l’absence de la mienne. Fous qu’ils étaient s’ils pensaient que je n’avais jamais haï
les loups… je les ai longtemps détestés, maudits même…

Dès ma plus tendre enfance, Samïel, la louve de la tribu des hurleurs blancs qui
m’avait élevé, m’avait narré toute ce qu’elle savait des évènements que l’on
appellerait plus tard la guerre de la rage. Et sans omettre de détails elle décrivait
sans relâche les batailles et les massacres perpétrés par les tribus garous à
l’encontre de mon peuple, ses alliés… Je n’ai jamais su pour quelle raison elle
m’avait sauvé moi… La seule information à ce sujet est que la seule et unique fois ou
elle avait accompagné ceux qu’elle nommait les exterminateurs, c’était le jour où elle
m’avait recueilli, le jour de ma naissance… Bien sûr il fut difficile de gagner le respect
de ma tribu d’adoption. Les insultes les coups bas et les railleries furent légions, mais
jamais personne ne remit en question la décision de Samïel.

Le respect… Une notion bien abstraite… chaque être vivant a son propre avis sur ce
qui est respectable, dû à son éducation, à son vécu où à sa culture… La première
fois qu’un garou « autre que ma nourrice bien sûr » m’avait montré un tant soit peu
de respect c’était durant la nuit du solstice d’été qui avait suivi mon 16ème
printemps. Un grand rite devait avoir lieu et bien entendu je n’y avais pas été
convié… mais mû d’une assurance limite orgueilleuse je m’y étais rendu. Mais je fus
refoulé à l’entrée du cairn par Edwin un des Adrens (rang 3) chargés de la sécurité.
Contrairement à d’autres Edwin n’avait jamais été violent, ni même injurieux il s’était
toujours contenté de simplement m’ignorer… lorsqu’il me vit arriver il m’ordonna de
faire demi-tour, mais bien évidement je fis la sourde oreille. Il s’interposa donc : « - Je
t’ai parlé Gabriel. Es-tu devenu sourd ?
- Non je fais ce que tu as toujours fait… je t’ignore. » Il me repoussa
brutalement de la hampe de sa lance et me frappa avec la partie non létale de son
arme. Sous le choc je sentie plusieurs côtes se briser. « -Vois-tu, tu n’es rien, tu n’es
personne, deviens quelqu’un et je cesserai de t’ignorer ». Ces paroles tournèrent et
retournèrent dans ma tête durant un temps qui me paru infini. La colère m’envahit…
la haine… non la Rage. Je sentis mes os craquer, ma peau se déchirer, j’étais
devenu immense, puissant, et indomptable… Je levais mes griffes, pour me venger
de toute les humiliations subies dans mon enfance, sur le GRAND Edwin… nos
regard se croisèrent à l’instant où mon attaque fondait vers son visage, et l’espace
d’un instant, je jurerais avoir vu passer un sentiment de fierté à mon encontre dans
son regard. La Rage disparut en un instant et mon corp reprit immédiatement sa
forme humaine. Écroulé de fatigue aux pieds d’Edwin, celui-ci se penchât sur moi et
murmura à mon oreille « contrôler le 1 er changement est une chose théoriquement
impossible… tu n’es rien mais cela peut encore changer... » Il reprit son poste me
laissant étalé sur le sol.

La fierté… c’est le sentiment que j’ai ressenti lorsqu’il y a quelques jours j’ai pris la
parole devant le Pow-wow… Après avoir défié et vaincu le champion du conseil des
grands-pères et des grands-mères J’eu le droit de plaider pour établir un pacte de
non-agression envers les loups-garous survivants, au nom de mes protégés, et
devant l’ensemble du peuple Gurahl je pris position pour l’abandon des actes de
vengeance. « - La guerre de la rage eu lieu il y a de cela une éternité, le code nous
incite à venger toute ces morts inutiles, mais aucun de ces enfants n’est coupable de
cette barbarie. Aujourd’hui le peuple garou est mourant il nous serait facile de les
exterminer. Mais alors nous commettrions le même blasphème que leurs
ancêtres ! Et pire, nous irions à l’encontre du code d’Oursa… TU SOIGNERAS LES
SOUFFRANTS, TU AIDERAS LES INDIGENTS, TU ENSEIGNERAS AUX
SUPPLIANTS !»

Durant les nuits suivantes je dû accepter plusieurs défis pour prouver aux quelques
récalcitrants ma légitimité… il y eu surtout des défis de sagesse (enigmes, verbes,
poèmes), de stratégie (échec, un jeu du nom de Risk), et quelques défis sur l’histoire
(contes et légendes, chants ancestraux, réflexions sur des sujets épineux). Personne
ne se risqua à me défier en combat, sûrement car ma démonstration avec le
champion des tribus avait suffi à montrer à tous ma valeur au combat… Une nuit
alors que je m’isolais pour dormir un peu, je surpris une Grand-mère avec une petite
troupe d’oursons, autour d’un joli feu de camps… Je m’adossais contre un arbre à la
limite de la lumière, pour l’écouter conter ses légendes… grâce à de petits fétiches
(des effets son et lumière diraient les humains) elle rendait ses histoires bien plus
vivantes. « - Un jour il y a de cela bien longtemps une meute de loups très nombreux
détruisit un des villages de nos ancêtres, et alors que les braises commençaient à
s’éteindre ils fouillèrent les débris à la recherche de survivants ou de trésors… Dans
une cave ensevelie sous des gravats, ils découvrirent une des shamans de leur
propre tribu protégeant de son corps un bébé du clan des Gurahls. Elle leur ordonna
de laisser la vie au petit car il était de son devoir de l’éduquer comme l’un de ses
fils… Ils n’osèrent pas aller contre le comportement de la prophétesse mais ne
comprirent pas pourquoi elles agissait ainsi… des années plus tard le petit devenu
adulte fit ses preuves auprès des garous et leur totem lui donna sa bénédiction…
Mais aux yeux des Gurahls il devint « le traître blanc » … »

Le traître blanc… cela faisait des siècles que je n’avais pas entendu ce nom… et par
deux fois cette semaine de Pow-wow je l’avais retrouvé… bien sur la vieille conteuse
avait mentionné les chemins tortueux et les nombreux exploits qui me valaient
aujourd’hui le respect des Ours. Mais la deuxième fois les Gurahls qui prononcèrent
ce nom le dirent avec rage et mépris…

Aucun honneur a ceux qui prennent leur frère en embuscade… aucune gloire à ceux
qui tentent d’assassiner une personne choisie par le peuple… aucune sagesse à
ceux qui pensent vaincre un supérieur sans perte…

Alors que j’arpentais un sentier au coeur des plateaux du Verdon, sous une lune tout
juste Galliard, l’odeur de trois de mes confrères vint à mes narines… Bien sûr ils
avaient tenté de les dissimuler, et je ne l’aurais certainement pas détecté si je n’avais
pas opté pour une promenade sous forme Ursus… Bien que conscient du danger je
continuais mon chemin en tant que nouvel ancien des tribus Gurahls je ne pouvais
pas perdre la face en faisant demi-tour… arrivé à proximité de leur embuscade je pris
la forme du Crinos et m’adressais à eux d’une voix rauque et caverneuse : - « Je ne
tiens pas à vous voir perdre le peu d’Honneur que vous avez en m’attaquant comme
des lâches ! Sortez de vos cachettes et affrontez-moi comme des seigneurs ours et
non comme des couards ! » Le plus jeune perdit son sang froid et bondit sur moi en
hurlant – « Il n’y a pas de déshonneur à éradiquer les traîtres à leur race ! » Alors
que j’esquivais l’attaque du jeune sous forme Arthren ses deux comparses fondirent
dans mon dos sous forme Crinos et me lacérèrent de part en part. Grâce à plusieurs
de mes dons, quelques secondes plus tard, les blessures disparurent sans laisser de
traces… Le combat faisait rage mais contrairement à eux je ne voulais pas leurs
morts, seulement leur éducation… Le plus vieux d’entre eux ne devait pas avoir plus
de 20 ans… ils avaient été envoyés par un lâche qui ne voulait pas encore se
montrer, ils n’étaient que de la chair à canon mise sur mon chemin pour me fatiguer,
j’en étais sûr. Je devais m’en débarrasser le plus vite possible avant que leur chef
n’entre en jeu, mais pas trop tôt pour qu’il puisse me penser affaibli. Après plusieurs
minutes de combat je fis mine d’être à bout en mettant genoux à terre, et je poussais
un rugissement de lion qui plongea mes adversaires dans une terreur catatonique…
Puis après un bref instant il détalèrent à toutes jambes. Je restait là, seul, haletant en
attendant que mon véritable ennemi se montre. Mais je ne vis rien d’autre qu’un
scintillement argenté suivie d’une atroce douleur… une flèche de vif argent… Je
tombais de tout mon poids.

Ma vue commença à se troubler. Et durant quelques minutes qui semblèrent durer
une éternité je revécu mes doutes, mes haines, mes peurs, mes sanglots, mes
succès, mes amours, mes rêves, mes espoirs… je me sentais rejoindre les vaste
plaines d’Elysion ou le grand chasseur m’appelait à le rejoindre… mais je ne pouvais
en rester là, je ne pouvais pas l’abandonner lui…
- « WILLIAM !!! »

Je sentis un rugissement s’élever au plus profond de mon âme, la lumière des sept
fils déchira le voile d’obscurité qui brouillait ma vue, puis mes veines prirent feu et
consumèrent le poison… Telle l’antique trinité, je sentis le regard bienveillant de mes
esprits totems se poser sur moi…

Lorsque je finis par reprendre connaissance faible, affamé et déshydraté. J’entendis
des aboiements suivis de bruits de pas rapides. Alors que je tournais le regard dans
leur direction, un sourire de reconnaissance craquela mon visage brûlé par le soleil
lorsque j’aperçus la chevelure rousse de ce petit con d’Arthur, suivie de prés par Hérulf et son aire de con-quérant...

Gabriel arrière grand-père des tribus Gurahls
Gabriel
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Date d'inscription : 20/03/2019

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